I] Résumé

 Maria Blumencron s'est mise en tête de faire découvrir à la planète entière les conditions inhumaines et le désespoir auquel le peuple Tibétain est soumis et cette culture qui s'efface devant la cruauté des élites chinoises. Ici, la dissidence se paye au prix fort tout comme le fait d'avoir un enfant de trop. La vie n'existe plus telle qu'elle était depuis 1000 ans au pays des neiges éternelles. Il n'y a plus d’avenir pour les moines et la jeune génération. Partir en Inde semble être la seule solution pour pouvoir jouir de droits fondamentaux et surtout pour être en mesure de continuer à croire en sa religion et apprendre sa langue. Mais pour y parvenir, il faut nécessairement franchir les plus grandes montagnes du monde. Couplé à la peur d'être arrêté par la police et au manque d'équipement, six jeunes enfants tenteront l'aventure au péril de leur vie. C'est ainsi que le destin d'un groupe d'enfants se retrouve lié au guide Nima et à Maria qui mettra tout en œuvre pour filmer et raconter les péripéties de ces derniers. Là-haut dans le froid où c'est chacun pour soit, Nima tentera à nouveau de rendre la liberté à un groupe d'enfants. Maria, quant à elle, fera tout pour faire connaître cette histoire qui est celle de milliers d'enfants obligés à quitter famille et pays par les cols glacés de l'Himalaya.

II] Critique

C'est un livre qui ne peut être classé comme un récit de voyage en montagne car ici, le choix n'est pas celui de profiter des montagnes si belles soient-elles, mais de les traverser pour gagner la liberté. Cela me rappelle un peu le livre de « L'Axe du Loup » de Sylvain Tesson qui revit la fuite de prisonniers Sibérien. Mais ici, les faits sont réels et les personnes souhaitant partir au nom de la liberté doivent affronter à la fois la police chinoise qui n'aime guère les fuyards et les plus hautes montagnes du monde. Ajoutez à cela le fait qu'il s'agit d'enfants sous équipés pour affronter ces conditions et vous obtenez un récit marquant qui permet de se rendre compte des douleurs auxquelles sont confrontés ce peuple pacifique. L'écriture est excellente et on ne peut que ressentir ce que ces enfants traversent.

Les détails sont poignants et le livre nous tient en alerte au moins tout autant qu'il nous révolte. Ainsi, Maria nous offre ici un livre exceptionnel qui permet de visualiser d'une façon originale et accessible la souffrance d'un peuple. Peuple que le monde des bien-pensants a oublié et volontairement sacrifié au nom du capitalisme. Mais que faire pour que les choses changent ? Qui osera s'interposer devant ce marché chinois qui promet monts et merveilles aux industriels ? Faites passez le mot. Ce qui se passe au Tibet est ignoble et doit être pointé du doigt pour que les choses évoluent, dans le bon sens. En conclusion, « La fuite à travers l'himalaya» est un livre incontournable qui en bouleversera plus d'un mais qui risque, hélas, de rester lettre morte.

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