En ce 15 Janvier, nous partons à l'assaut d'un coin que nous ne connaissons pas. L'objectif se nomme « Le Chasseron ». Du haut de ses 1607 mètres, il prône fièrement devant la plaine suisse. Ce sommet caractérisé à l'ouest par d'impressionnantes falaises vaut vraiment le détour.
Nous avions remarqué ce dernier durant notre ascension du grand taureau quelques semaines auparavant. Confirmé par un collègue de Flo, nous planifions une randonnée. Contrairement au grand taureau, la neige n'est quasiment plus présente ce qui étonne courant Janvier.
Le soleil est annoncé et au vue du peu de refuges ouvert, nous décidons d'embarquer notre tente T2 « ultralight pro » et les duvets Vaude Icepeak 1000 fournis gracieusement par cyclo-randonnée (dont nous produirons un test sous peu). Nous emmenons également un réchaud multifuel (le Elderid Hexon) fournit également par notre nouveau partenaire Vaude et nos vestes Windstopper. Il s'agit d'une sortie préparatoire au Vercors qui je vous le rappelle est un trek en raquette prévu pour fin Janvier !
Nous débutons vers 11 heures depuis le chalet de Noirvaux qui se situe au pied du massif (côté ouest). La ville à proximité se nomme Ste Croix. C'est donc avec tout le matériel (Cf. A la fin du récit) nécessaire et 5 litres d'eau que nous engageons la randonnée. Au départ, la montée est soutenu sans être impressionnante. Arrivés au chalet de Dénériaz-dessus, nous distinguons nettement la crête qui nous attend. Mais avant de monter la partie rude, nous profitons d'une particularité du secteur appelée « les rochers éboulées ».
Il s'agit comme son nom l'indique d'énormes rochers qui perdus au milieu de la prairie étonnent, fascinent. La partie rude se présente alors car il faut maintenant rejoindre la crête en traversant le champ. Des losanges jaunes et des panneaux sont des atouts précieux pour ne pas se perdre dans ces paysages naturels.
Quelques gouttes de sueur perlent sur le front mais la fraîcheur ambiante permet de refroidir la machine rapidement. En haut de la crête, la neige nous attend. Le Chasseron est annoncé à 30 minutes et il sera plutôt éprouvant d'y arriver car sous nos poids, souvent la neige s'affaisse. (qui a dit qu'il fallait maigrir ?!) .
Enfin, le Chasseron se présente après 2h30 de grimpette. Mais avant d'y aller, nous nous régalons de la vue incroyable sur le lac de Neuchâtel et de la chaîne des Alpes magnifiquement enneigée. Puis enfin, nous décidons de monter à ces fameux 1607 mètres. A l'arrivée, une somptueuse vue à 360° s'offre à nous et nous nous régalons vraiment car le temps est avec nous. La faim arrive et nous décidons de descendre un peu pour manger un morceau. Il est 14 heure et nous pensions camper un peu plus bas. En forme nous décidons de continuer à marcher sur la crête avant de redescendre vers notre point de départ. On pense alors arriver à la voiture et nous diriger vers un autre massif pour demain.
Pour autant rien n'est facile et courut d'avance dans des montagnes. Après une descente accessible, nous prenons la direction du chalet de la Mayaz puis bifurquons vers le saut de l'eau pensant voire une cascade. Malheureusement, nous arrivons face à un passage difficile car complètement gelé. Je tente un passage mais avec mon gros sac, je reste bloqué et suis en mauvaise posture. Ma tentative était une mauvaise idée mais grâce à Flo j'arrive à me sortir de cette situation qui aurait pu mal finir. Il aurait fallu avoir des crampons ou tout simplement un câble accroché à la roche pour nous tenir.
Nous ne conseillons pas ce chemin qui est dangereux en hiver. Nous décidons donc de faire demi-tour et de monter vers le chalet de la mayaz. Une grosse montée nous y attend. Arrivés au chalet, on se pose la question du campement. Il est 16h30 et la voiture est à 45 minutes. Le coin calme et sympa invite au bivouac. Nous sommes à 1315 mètres. Pour sûr, il va faire froid mais je suis assez confiant quant à la qualité de nos duvets.
Le repas est chauffé efficacement grâce au réchaud multifuel « Elderid Hexon » que nous apprécions déjà énormément. Le tout se passe au frais devant un magnifique couché de soleil et une vue plus que sympathique ! Le problème des nuits d'hiver outre qu'elles soient froides sont longues. A 18 heures nous avons mangés et sommes dans la tente. Le soleil se levant tard promet une longue nuit ce qui est il faut le dire assez ennuyeux même si après 16 kilomètres un peu de repos ne fait pas de mal !
La nuit se passe bien et est très calme. Les duvets ont tenu toutes leurs promesses car nous n'avons pas eu froid alors que la barre de moins 10°C a dû être dépassé. Bien sûr ces duvets étaient couplés à un tapis de sol (isolation du sol) et un sac à viande en soie (augmentation de la chaleur) (Cf. l'article quel sac de couchage ?). On est déjà tombé amoureux de ces Icepeak 1000 ! Le lendemain matin après un petit déjeuner qui fait du bien, nous descendons rejoindre la voiture où il fait encore -5°C.
Flo propose une « petite » marche sur un massif plus au sud que celui du Chasseron. Nous partirons plus léger que pour la randonnée de la veille. Le massif de Baulme nous attends de pied ferme. Il fait plutôt froid car l'ascension s'effectue face nord et quelle ascension ! Une montée rude se profile car nous pensions atteindre l'aiguille de Baulme (1414m) pour ensuite redescendre la crête en direction du mont de Baulme d'en Haut. Le chemin étroit qui monte et monte nous amène à 1300 mètres d'altitude.
Côté nord, il reste de la neige qui s'est transformée en glace. Ces névés deviennent de plus en plus dangereux et la fatigue n'aidant pas, nous décidons de la jouer prudence et de redescendre pour emprunter un chemin plus loin que nous espérons plus simple.
L'aiguille de Baulme, ce ne sera pas pour cette fois-ci, tampis ! De toute manière nous reviendrons car le massif du Suchet s'ajoutera à notre calendrier. Nous redescendons pour longer un chemin forestier avant de trouver un autre petit chemin qui nous amènera au mont de Baulme d'en haut. Il faut absolument aller voir la table d'orientation aussi appelé « table ronde » qui est un belvédère à couper le souffle. On y distingue bien sûr les Alpes, la vallée lémanique mais aussi les falaises incroyables des monts de Baulme et de l'aiguille de Baulme. Nous distinguons aussi à ce moment là le mont Suchet.
On adore cette vue et nous décidons de nous installer pour une pause casse-croûte bien méritée qui plus est, devant une vue fantastique. Nous hésitons sur le fait d'aller ou non à l'aiguille de Baulme et finalement la fatigue nous pousse à seulement effectuer un chemin « de procession » qui longe la falaise (vues superbes) avant de redescendre vers la voiture.
Deux journées fantastiques avec un Chasseron formidable et un belvédère des monts de Baulme fantastique. Nous recommandons fortement ces balades qui sont accessibles avec de bonnes conditions météorologiques. Évitez en hiver le chemin du Saut de l'eau et profitez un maximum des vues fantastiques qu'offrent ces différents massifs à proximité de Pontarlier (département du Doubs).
Je vous invite à lire ci-dessous notre méthode de préparation, le matériel emporté et utilisé ainsi que quelques mots sur la préparation et sur l'après balade. Bonne pioche !
Préparation :
La préparation est comme à notre habitude : « assez légère ». C'est à dire que dans un premier temps nous regardons où est-ce que l'on souhaiterait faire notre « trip ». Quand je dis une préparation « assez légère », il faut savoir que nous ne partirions pas deux jours en hiver si l'on ne pensait pas avoir le matériel suffisant et l’expérience requise pour avoir une grosse probabilité de réussir. Nous aimons bien partir sans trop savoir où nous atterrissons mais il y a un juste milieu à adopter et ce juste milieu s'acquiert par expérience. Nous ne sommes pas à notre première sortie et il ne faut pas être trop sûr de soi dès le départ ni après d'ailleurs. L'expérience est important même dans des petites sorties comme celle-ci en moyenne montagne où le téléphone ne passe pas toujours et où il peut faire très froid !
A partir de là, nous nous posons la question de la durée : 1 jours, 2 jours ou davantage ? En découle le choix des affaires (type de sac à dos...) que nous devons prendre. En hiver nous faisons davantage attention car les conditions de chaleur peuvent être dangereuses. Une « check liste » est effectuée pour chaque personne. Nous devons veiller aussi à ne pas dépasser le poids de portage de chacun. Le poids maximal est calculé comme suit : le poids de notre sac ne de doit pas dépasser ¼ de notre poids. A la suite de cela on regarde s'il on a besoin d'une carte (souvent on l'achète sur place). Nous utilisons souvent le logiciel Google Earth pour repérer d’éventuelles difficultés. Bien-sûr nous cherchons aussi les personnes racontant leurs sorties dans le même secteur pour essayer de ne pas oublier une vue ou une particularité du secteur.
S'il est question de faire une sortie sur deux jours ou plus en itinérance, on se pose la question de l'endroit où nous pouvons dormir. Si l'on a une tente, l'avantage est de pouvoir s'installer quasiment n'importe où si la fatigue ou la météo n'est pas au top ! Si l'on doit dormir dans un gîte ou un refuge et que l'on ne porte donc pas la tente, on s'arrange pour être sûr de ne pas se faire avoir (refuge pleins, fermé...) dans ce cas on réserve donc nos places. Le déplacement jusqu'au départ se fait souvent en voiture (en hiver il faut prévoir les pneus neiges et les chaînes si l'on va en montagne) même si parfois on peut imaginer se déplacer en transports en commun (train, bus) mais souvent les zones de montagnes sont mal desservies sauf en saisons touristiques... Le matériel emporté est décrit dans le tableau ci-dessous avec son poids et s'il a été utilisé ou non durant la sortie.
Pour Loïc:
Matériel |
Poids |
Utilisé oui/non |
Téléphone |
120g |
Non |
Sac à dos Millet Trek Lite 60 + 10 |
2400g |
Oui |
Frontale survie elite |
40g |
Non |
Frontale Energizer |
90g |
Oui |
Paire de bâtons de randonnée : Forclaz 500 |
600g |
Oui |
Pantalon Eider randonnée |
300g |
Oui |
Couteau de « survie » Carcajou |
200g |
Oui |
Sac à viande soie quechua |
110g |
Oui |
Stick à lèvre protection solaire |
5g |
Oui |
GPS Colorado 300 + 6 piles Nimh 2700 |
400g |
Oui (avec 4 piles) |
trousse de secours composée de : pansements, compeed (ampoules), efferalgan odis 500mg (à sucer), gants chirurgie, compresses, ciseau, pince à épiler, sérum physiologique, bandes, désinfectant... |
210g |
Oui |
1 bonnet + écharpe |
100g |
Oui |
Gants de soie + gants hiver léger |
10g |
Oui |
Guêtres TSL hightrek |
310g |
Oui |
lunette hiver indice de protection 4 |
30g |
Oui |
Pantalon de pluie vaude |
200g |
Non |
1 poche à eau 2 litres + 1 gourde 1 litre |
3200g avec eau |
Oui |
5 barres de céréales |
80g |
Oui |
Firesteel + mèches |
5g |
Non |
Appareil photo canon 500D |
1090g |
Oui |
Sous vêtements thermiques Damart Sport |
300g |
Oui |
1 paires de chaussettes Xsocks trek expedition |
30g |
Oui |
paire de chaussettes Lorpen montante merinos |
30g |
Non |
Chaussures Salomon Revo SCS GTX |
1300g |
Oui |
Sac de coucage Icepeak 1000 6°C confort |
1700g |
Oui |
couverture de survie 2 personnes |
25g |
Non |
briquet |
1g |
Non |
Repas (jambon cru, comté, mont d'or, raisin sec, patte d'amande, bananes, clémentine, pattes, purée en poudre,patates). |
1200g |
Oui |
Une fiole avec de la goutte |
210g |
Oui ( mais pas toute la bouteille!) |
Oreiller décathlon gonflable |
40g |
Oui |
Vêtements et autre |
1600g |
Oui |
Bâche de la tente |
900g |
Oui |
Veste de pluie Vaude (Vaude Slight Jacket ) |
310g |
Non |
Réchaud Elderid Hexon + popote |
400g |
Oui soir et matin |
Pour Florence :
Matériel |
Poids |
Utilisé oui/non |
Téléphone |
120g |
Oui |
Topoguide GTJ |
290g |
Oui |
Sac à dos Vaude Cimone 58 + 8 litres |
2400g |
Oui |
Frontale Energizer |
90g |
Oui |
Paire de bâtons de randonnée : Forclaz ligtht 500 |
450g |
Oui |
Couteau Suisse;-) |
90g |
Oui |
Sac à viande soie « maison » |
110g |
Oui |
Stick à lèvre |
5g |
Oui |
Bonnet + écharpe |
80g |
Oui |
Gants de soie + gants hiver léger |
10g |
Oui |
Guêtres TSL HightTrek |
310g |
Oui |
Lunette indice de protection 4 (SG wed'ze 700 MSK) |
140g |
Non |
1 poche à eau 2 litres |
2100g avec eau |
Oui |
5 barres de céréales |
100g |
Oui |
Sous vêtements thermiques Damart Sport |
300g |
Oui |
paires de chaussettes Xsocks trek expédition |
30g |
Oui une paire |
paire de chaussettes Lorpen montante merinos |
30g |
Oui |
Chaussures Salomon imperméable |
900g |
Oui |
Sac de couchage Icepeak 1000 (Vaude) – 6 ° confort |
1700g |
Oui |
couverture de survie |
10g |
Non |
Repas (jambon cru, comté, mont d'or, raisin sec, patte d'amande, bananes, clémentine, pattes, purée en poudre, patates ). |
1200g |
Oui |
vêtements et autre |
1600g |
Oui |
Armature de la tente T2 |
400 g |
Oui |
Veste de pluie Vaude (Vaude Slight Jacket ) |
310g |
Oui |
Un matériel adapté ?
Niveau matériel, nous pensons être avec cette liste bien équipé que ce soit contre le froid ou le vent. S'il faisait plus froid, nous rajouterions de très bon gants comme ceux utilisés pour la randonnée au Grand taureau.
Tout le matériel a su répondre à nos attentes. Nous n'avons eu ni froid ni trop chaud ou trop transpiré grâce aux affaires respirantes que nous avons utilisées. Les sous-vêtements hiver de la marque Damart Sport ont su nous révéler la technologie que Damart propose aux sportifs ! On recommande plus particulièrement les Vestes de pluie Vaude slight Jacket pro qui sont tout simplement excellentes mais aussi les deux softshell (windstopper signées Millet).
Si c'était à re-faire, en termes de matériel on ne changerait quasiment rien mis à part le poids de quelques accessoires que l'on pourrait diminuer et l'ajout de crampons adaptables à nos chaussures qui nous auraient permis de passer le saut de l'eau.
Côté matériel utilisé/non utilisé, on remarque que nous avons quasiment tout utilisé sauf quelques matériels dédiés aux situations d'urgences (téléphone, couverture de survie..). Cela ne veut donc pas dire que nous devons pas les remporter à la prochaine sortie !
Sportivement, Loïc & Flo!