A la découverte du Haut Doubs : de Verrière de Joux aux Alliés en passant par le grand taureau !
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Rempart du chateau de JouxHabitués de la Haute Chaîne du Jura (dans le département de l'Ain), les premières neiges nous ont données envie de sortir nos raquettes TSL 325 escape easy achetées l'an passé. Cependant, cette fois-ci on s'était mis en tête d'aller toujours sur le massif du Jura mais dans le département du Doubs. Nous ne connaissons pas du tout le secteur du Haut Doubs et nous étions quasi sûr qu'il en valait le détour. Nous avons trois jours de disponibles.

Le premier permet de monter en direction de Pontarlier puis de Cluse et Mijoux. A Pontarlier on en profite pour acheter deux bonnes paires de gants car le grand froid est annoncé ! A 95€/paire, nous espérons que ces gants signé Hestra (les Heliski 3 Finger) sauront nous satisfaire pleinement. En fin d'après midi, nous cherchons à nous loger. Comme d’habitude, nous sommes « partis à l'aventure » et seul le gîte du lendemain soir est réservé. Première tentative à Verrière de Joux aux Granges Michel...un gîte qui est malheureusement fermé. Toujours à Verrière de Joux, l'hôtel « Les Chalets » est aussi fermé. Accaparé on nous dit d'aller sur Pontarlier. Que né-ni, nous regardons encore une fois le topo guide GTJ (Grande Traversée du Jura) et trouvons une auberge «  Le Château de Joux » à Cluse et Mijoux qui nous accueille. Nous recommandons car l'accueil y est bon, les matelas un peu moins...

Il est fort dommage que les différents lieux d'accueils touristiques ferment les uns après les autres car comment les personnes qui font la GTJ vont pouvoir être hébergés ? Il nous reste encore un peu de temps pour aller voir le château de Joux enfin le devant de celui-ci car il est fermé à la visite en cette période (entrée payante). Pour autant le peu que nous voyons nous impressionne et pour sûr, nous reviendrons le visiter ! Nous redescendons avant la nuit pour dormir. Il a beaucoup neigé et demain nous sommes sûr de prendre les raquettes ! Le lendemain, après un petit déjeuner à l'hôtel, nous nous redirigeons vers Verrière de Joux qui sera notre point de départ.

 

Aux portes de la Sibérie...

9 heures sonne à l'église et le départ est donné. Les raquettes ne sont pas de suite accrochées aux pieds car le chemin est déneigé jusqu'aux Granges Michel. Ça monte pas mal et une vue se dégage, superbe ! Arrivés aux Granges Michel, nous remarquons qu'une d'entre elles est en réparation. Peut être qu'elle accueillera des futurs randonneurs ! Nous l’espérons.

 

Panorama hiver de verrière de Joux

Notre chemin doit nous emmener tout doucement vers notre point culminant : le Grand Taureau à 1323 mètres. Pour ce faire, il faudra donner de soi-même car la poudreuse de 50 centimètres ne se laisse pas faire ! En effet, même à raquettes nous nous enfonçons dans cette poudreuse qui brille de mille feux (qui a dit il faut maigrir!) ! Le soleil est de la partie ce qui rend le tout extraordinaire. C'est vraiment superbe de créer sa propre trace mais ce l'est moins de trouver le chemin lorsque tout est blanc ! Heureusement quelques panneaux et traces de couleurs sur les arbres nous indiquent la marche à suivre. Notre GPS est quand même un atout fort appréciable lorsque l'on a des doutes de direction. Le vent se lève et nos vestes signés Vaude fraîchement mises à disposition par notre partenaire « Cyclo-randonnée » sont tout simplement superbes. Elles coupent parfaitement le vent et sont très réspirante ce qui nous évite de transpirer ce qui est tant mieux en hiver.

En effet, il faut éviter de transpirer car cela vous refroidit très vite et cette même transpiration peut même geler ! Nous arrivons à la Grange Miroir et nous rencontrons un ancien faisant du Ski de Fond. Bonjour ! « Bonjour nous rétorque t-il ! Pas facile sans trace hein ! Vous avez raison de prendre les raquettes, c'est mieux quand ce n'est pas damé ! » Facile, facile on est pas tout frais là ! Il repart, un sacré bonhomme ! Nous prenons la direction du Grand Taureau ce qui nous fait dévier de notre destination finale, le village des Alliés. Pour autant comment pouvons nous esquiver un si joli point de vue ?

 

Panorama depuis le Grans Taureau

 

Ascension finale sur le grand taureauNous montons donc pendant un moment et plus nous montons plus la couche neigeuse est importante. L'ascension finale est entreprise par Flo qui épuisée fait une petite pause en s'étalant dans la neige. Il faut dire que faire la trace dans 70 cm de neige avec un gros sac, ce n'est pas chose aisée. L'arrivée est somptueuse. Une superbe vue sur le massif Jurassien, même les Alpes se montrent ! On en profite pour discuter avec quelques personnes qui nous ont suivies ! Les veinards, ils ont profité de nos traces ! Nous redescendons vers un petit abris pour manger car il est midi passé.

On mage rapidement car il fait très froid ici et lorsque l'on ne bouge plus on a très froid aux extrémités (mains et pieds), ce qui n'est pas bon. Nous rebroussons donc chemin vers la Grange Miroir pour prendre le GR5 qui doit nous amener à notre gîte de ce soir. De nouveau, nous engageons un chemin sans trace qui nous fait descendre dans la forêt de sapins subtilement couverts de neige.

Il commence à se faire tard lorsque que l'on croise un panneau indiquant les Alliés à 9,3 kilomètres. La réaction est « Ah quand même... ». Nous décidons de mettre les bouchées double même si la fatigue et le sac à dos pèse sur notre énergie ! Plus tard, nous sommes surpris d'arriver sur une route déneigée. Pour autant ceci est de bon augure si nous souhaitons rentrer avant la nuit. En effet, en raquette nous avons une vitesse limitée : 2 ou 3 kilomètres/heure.

 

Sur une route, à pied, nous approchons plus les 4 ou 5 km/h. Un peu plus loins, nous passons devant une particularité du coin « les Dames des Entreportes » qui est en fait un gros rocher planté là où on ne l'attend pas du tout !

 

Loïc en plein milieu du grand blanc dans le doubd!Petites photos avant de repartir pour quelques longs kilomètres sur une route verglacée et dangereuse. Les bâtons de marche dans ce cas sont vraiment appréciables autant que lorsque l'on fait de la raquette. Florence en a assez et moi aussi. Nous avons été un peu gourmand pour une première sortie. Je le sait car une Flo fatiguée sait se faire entendre ! 17H40, nous arrivons à la porte de la maison N°5 du village des Alliés. C'est ici qu'il fallait venir chercher la clé du Gîte qui se situe au dessus de la mairie (la maison N°5 est juste en dessous de la mairie)

Le prix est tout simplement acceptable (10€/personne) au vue des prestations du gîte qui propose, une cuisine équipée, douches, toilettes et dortoir 16 places. On recommande fortement ! Demain nous retournerons à notre point de départ mais par la GTJ et non le GR5 ce qui devrait être plus court. En attendant, nous nous refaisons une santé avec des patates, du saucisson et du Mont d'or (Fromage Jurassien coulant) !

Une bonne nuit s'annonce et pendant ce temps là, dehors il neige plus qu'il n'en faut ! 22 kilomètres et beaucoup de pas dans une poudreuse et un paysage hors du commun et bien sûr d'inoubliables souvenirs!

 

Après une grosse nuit dans nos duvets bien chaud, nous nous levons avec quelques courbatures et mal aux épaules (à cause du poids des sacs) à 7h30. Nous prenons un bon petit déjeuner et nous nous habillons chaudement car dehors, il doit faire -15 et un vent glacial soulevant de la neige nous attend de pied ferme !L'astuce pour avoir chaud consiste à adopter la technique de « l'oignon », c'est à dire d'empiler différentes couches de vêtements respirant. En première couche, nous avons choisit d'essayer des sous-vêtements longs et techniques signés Damart Sport (vraiment très bien et chaud!). Au dessus, une veste type SoftShell (windstopper) et une veste de pluie respirante avec une capuche très couvrante. En dessous, un pantalon imper-respirant et de très bonnes chaussettes chaude avec de la laine de mérinos. Pour les gants, on adopte une paire de gants en soie + de très bons gants chaud. Équipés et arnachés, nous nous élançons dans cette tempête glaciale en prenant la GTJ en dessous du village.

DEux randonneurs devant les dames des entreportes

Le froid est vraiment intense au départ car il faut se réchauffer mais aussi car nous sommes en plein milieu de champs et qu'aucun arbre ne vient à notre secours. Nous passons à proximité des différentes granges (des Bonjours, de la Barillette...) avant de petit à petit remonter en direction de la forêt. Les chemins ne sont pas toujours facilement identifiables du fait de la neige et aussi, nous ne rougissons pas à sortir le GPS pour assurer nos arrières !

 

Enfin, nous rejoignons la forêt, le vent se calme. Il faut penser à s'hydrater et à manger avant d'avoir soif et d'avoir faim car dans des conditions pareils, il ne faut pas longtemps pour tomber en hypoglycémie et/ou en déshydratation. La montée se précise et la hauteur de poudreuse ne fera qu'augmenter au fur et à mesure de notre ascension ! Pour passer la crête, il faudra emprunter un petit chemin technique, nous sommes sur la GTJ ! Nous passons par la même occasion la frontière pour nous retrouver en Suisse.

Randonneur en raquette

On le sait car les panneaux changent du tout au tout, en Suisse, ils sont tout jaune et indiquent « Sentier pédestre »... Une grande descente nous amène vers une ferme habitée ! Ici le gens doivent vivre en autarcie pendant des semaines ! La première montée n'aura été qu'une mise en bouche car celle qui s'annonce est encore plus longue et rude ! Doucement mais sûrement, voilà un dicton qui s'applique bien à la randonnée en raquettes ! Nous échangeons le rôle du premier qui galère vraiment à écraser la neige ! Nous montons pendant quasiment une heure avant d'arriver à la crête. Notre direction se nomme « les Grands Cernets » et nous mangerons juste à sa porte devant un paysage encore une fois fantastique. Comme hier, le repas est pris rapidement car le froid nous envahit rapidement avec la maximum de calories pour tenir sur la durée !

La forêt enneigée à perte de vue dans le Haut doubs

Juste avant les Grands Cernets, nous remarquons un panneau GTJ « Verrière de Joux » ce qui semble être tout bon pour nous ! En plus, la piste est damée pour le ski de fond ce qui augmente notre vitesse de croisière. Bien-sûr, nous évitons de « pourrir » la piste en passant sur le côté. Notre chemin sort de la piste damée (mince!) pour reprendre le GR5 dans une poudreuse toujours plus fatigante ! Quelques centaines de mètres plus tard, nous entamerons la descente vers notre point de départ. L'arrivée est plus tôt que prévue mais les 12 kilomètres de ce jour plus les 22 d'hier nous ont largement suffit ! La voiture, gelée nous attend à Verrière de Joux où il faisait encore – 6 degrés !

 

En conclusion :

Incroyable balade en itinérance que voilà. La neige et la météo étaient au rendez-vous même si un vent glacial a mis à rude épreuve nos nez et nos jambes ! La vue du Grand taureau valait vraiment le détour même s'il nous a presque fait rentrer la nuit ! On a adorer le cadre qui est bien plus vallonné que la haute chaîne du Jura mais qui n'empêche pas de belles grimpettes ! Le cadre est très naturel et préservé et peu emprunté ce qui en fait un véritable petit paradis pour les randonneurs en quête de liberté et de grand blanc à côté de chez eux !

On vous recommande donc fortement d'aller faire un tour vers le Grand taureau qui est en dehors des lieux connus comme Mouthe ou Métabief un endroit plein de potentiel et accessible par le plus grand nombre que ce soit à la journée ou en itinérance sur le GR5 ou la GTJ !

Comme d'habitude, je vous invite si vous souhaitez avoir des statistiques précises et le tracé de la balade (téléchargeable en GPX et en KML) à passer par l'icône « cartographie » en haut à droite du récit !

 

Bonnes balades!



Posté le 05/12/2010 à 12h04 par Loic
M.à.j le 28/07/2013 à 16h23

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