Le week-end ou fin de semaine en bon Français est souvent synonyme de sorties, de balades et donc de plaisirs !
Pour Flo et moi quoi de mieux que de se ressourcer dans la Haute chaîne du Jura ? Nous avons une bonne adresse pour dormir et milles et unes balades à découvrir. C’est donc après avoir réservé au Relais des Moines à Chezery-Forens que nous partons avec tout l’équipement nécessaire. L’objectif visé de ce week-end à pour nom de code : Le crêt de la Goutte.
Perché à 1621 mètres, ce fameux crêt bien que plus bas que le crêt de la neige nous donnera très certainement du fil à retordre. Malheureusement, la météo annoncée semble peu clémente. Qu’importe nous allons tenter cette ascension. Le soir, fort bien accueillit au gite (comme d’habitude) on nous donne la clé d’un petit studio 2 places c’est parfait…surtout pour 16 euros par nuit et par personne ! Une bonne nuit s’annonce et on s’endort avec une envie d'être demain! Le lendemain debout 8h00. Il est vrai que ce n’est pas toujours aisé de se lever un samedi matin mais souvent après un bon petit dej' et la forme arrive !
Nous prenons donc la voiture pour nous diriger vers le petit village de Farges. Situé du côté du Léman en France à une altitude avoisinant les 600 mètres. Départ effectif vers 9 heures. Le temps est moyen et des flocons de neige virevoltent déjà. On s’équipe, il fait -2°c. Guêtres, manteau, gants, bonnet, polaire et écharpe deviennent vitals. Nous croisons une personne de l’ONF en voiture qu’on salue au passage. Dés le départ nous loupons le bon chemin (ça commence fort !). Au bout d’un moment flo s’en rend compte en regardant le GPS : « Euh t’es sûre que c’est bon Loïc » ? Hum bah... non .
Pourtant, on avait déjà monté un bon petit morceau ! Demi-tour donc pour retrouver le bon chemin à 100 mètres du départ… Cette fois-ci nous sommes sur le bon chemin, le fameux GR9B du Léman. Ça monte, ça monte, et pour l'instant, il n’y a pas besoin de raquettes ce qui nous permet d’avancer plutôt vite. Il n’y a personne dans le secteur, la haute chaine du Jura de nouveau s’offre à nous. Au fur et à mesure que nous montons, la neige se fait de plus en plus présente. Elle est dure, ce qui ne nous oblige pas à enfiler de suite les raquettes. Plus tard la montée se fait plus pesante et flo semble peiner un peu. Serais-je en forme ? Puis vient le moment de passer les raquettes afin de bien accrocher sur la neige. Le soleil pointe son nez qui l’aurait cru ? Certainement pas moi ! Florence se permet même une petite accrobatie qui se finira (mais ne lui dite pas) par une chute
Malheureusement plus nous montons plus sa présence diminue. Une fois arrivés à la crête (env. 1500m), la neige tombe de façon soutenue.
Il y a une piste de ski d’ailleurs par ici (station de Menthière). Le temps est très brumeux et la neige tombe en rafale. On y voit vraiment pas grand-chose ! Passage en mode Sibérie avec le cache nez.
C’est surréaliste ! Nous passons devant un refuge qui pourrait bien nous servir au retour pour manger un peu plus au chaud. Nous y reviendrons plus vite que prévu car même en avançant tant bien que mal via le GPS, nous finirions par faire demi tour tellement la tempête de neige semble vouloir nous interdire l’accès de ce fameux crêt ! Car même avec le GPS nous tournions en rond, le froid commençant à être prenant (il devait faire -15°C !) nous décidons sagement de retourner au refuge car voici ce que l'on pouvait voir ou pas :
En moins de temps qu’il n’en fallait pour le dire, nos traces de raquettes ont complètement disparues. Ce qui fait dire qu’il faut être très vigilant dans des cas comme celui là. Nous arrivons quand même sans trop de difficultés à retrouver le refuge.
Avant d'y arriver, je décide de ramasser quelques lichens (qui ressemblent à de la barbe) pour tenter d’allumer le feu avec un allume feux au magnésium. Les lichens ont en effet la particularité de rester très sec même en période d’hiver ou de pluie ce qui en fait un très bon allume feux. Arrivé au refuge, nous ouvrons la porte qui se ferme très mal à cause de la neige accumulée. A l'intérieur un thermomètre annonce – 2°c. Je me décide à me lancer dans l'allumage du feu. Dix secondes plus tard, nous entendons des personnes devant la porte. Un couple de skieurs de fond prit par la tempête se décident également de s'arrêter au refuge pour manger. On discute, ils sont très sympa! On apprécie la compagnie ça réchauffe!
Le feu peine à démarrer à cause du froid et de l'humidité. Mais avec un peu de patience et de volonté une flamme fait son apparition! Il faudra encore souffler très largement pour avoir un feu pérenne.
Ce dernier nous enfumera plus qu'il nous réchauffera mais nous avions notre feu! Le repas est pris plutôt rapidement car en ne bougeant plus le froid nous glace. Nous décidons alors de partir en direction de la descente afin de se réchauffer. Le couple de skieurs, eux, ont leur voiture à la station de ski et partent en même temps que nous. De nouveau sur les raquettes, nous oublions notre crêt pour nous focaliser sur la descente. Plus tard, réchauffés nous ralentissons et le soleil refait son apparition. Le différence climatique à quelques centaines de mètres près ne cessera de m'étonner.
Avant de partir un petit panorama de l'ensemble !
La haut c'est la Sibérie et plus nous descendons plus le printemps nous ouvre les bras. Plus bas, nous rencontrons le garde forestier de l'ONF précédemment croisé. Il nous raconte qu'il nous a vu marcher « telle des fusées » en direction du crêt. Puis la discussion s'engage : Vous avez vue le Lynx ? Il nous répond qu'en 20 ans il ne la vut que 2 fois...Peu de chance pour nous de le voir donc! Il est sur le terrain payé par la communauté de communes de Gex car l'ONF ne semble plus avoir trop de financement (apparemment comme beaucoup de services public en ce moment). Il a pour objectif de faire de la prévention par rapport au Grand tétra, le Lynx et démystifie le loup qui semble petit à petit revenir sur le Haut Jura. Personne très sympathique qui nous donne quelques pistes pour trouver de belles balades. Nous quittons ce personnage avec le sourire.
Nous descendons encore un peu puis c'est sans les raquettes que nous finirons par revenir à la voiture. Nous n'avons donc pas fait de boucle et nous n'avons pas pu arriver au sommet, à charge de revanche! En revenant, nous passons devant une particularité du secteur. Le long du Rhône (qui prend sa source au Lac Léman) se trouve un fort le fort de l'écluse (ou de la cluse).
C'est une zone stratégique depuis très longtemps car elle permet de gérer l'accès au bassin lémanique. Le bas se visite mais en ce samedi, c'était fermé. A savoir que l'on peut grimper grâce à une via ferrata au niveau supérieur du fort qui est perché sur la montagne. N'étant pas prêt et équipé pour une via ferrata, nous montons à pied par un chemin (de l'autre côté de la route).
Pour arriver au dessus, ça monte très fort! Nous étions fatigué et bien après cette escapade nous étions totalement achevé! Heureusement, la vue est plus que superbe au dessus, je recommande fortement.
Cette journée s'achève, nous retournons à Chezery-Forens pour se reposer. Demain est une autre journée et peut être que nous aurons plus de chances au niveau climatique! Petite vue avant de se quitté de la partie haute du fort sur le rhône :
Pour nous aider à nous en remettre, nous décidons de manger au restaurant du relais des moines. C'est simplement délicieux.
Très belle balade qui nous a permis de comprendre à quel point il était dangereux de se retrouver nez à nez avec une tempête de neige accompagnée de brouillard et ce, même avec un GPS. J'ai très apprécié la rencontre avec les skieurs et avec le garde forestier. C'est toujours très enrichissant.
Pour la cartographie, la trace gpx et l'export google Earth dirigez-vous vers le lien cartographique en haut à droite de cette page!
En ce qui concerne le programme de demain, nous pensons pouvoir faire la randonnée à partir de Chezery qui permet de ralier le Gralet (du nom du refuge ?). Le temps nous laissera t-il la possibilité? Vous pourrez le découvrir en visitant la balade du dimanche...